BRN_Logements sociaux Antoine Brun

  • Stade du projet Réalisé
  • distinctions Trophée Béton 2017
  • Programme Construction neuve de 20 logements locatifs sociaux et stationnement en sous-sol
  • Maître d'ouvrage OPH de Cannes
  • Mission Mission complète
  • Surfaces 1 590 m² SHON
  • Photographies Aldo Amoretti & Serge Demailly
CAB-BRN-Logements sociaux Antoine Brun à Cannes - 2012 CAB-BRN-Logements sociaux Antoine Brun à Cannes - 2012 CAB-BRN-Logements sociaux Antoine Brun à Cannes - 2012 CAB-BRN-Logements sociaux Antoine Brun à Cannes - 2012 CAB-BRN-Logements sociaux Antoine Brun à Cannes - 2012 CAB-BRN-Logements sociaux Antoine Brun à Cannes - 2012 CAB-BRN-Logements sociaux Antoine Brun à Cannes - 2012 CAB-BRN-Logements sociaux Antoine Brun à Cannes - 2012 CAB-BRN-Logements sociaux Antoine Brun à Cannes - 2012 CAB-BRN-Logements sociaux Antoine Brun à Cannes - 2012 CAB-BRN-Logements sociaux Antoine Brun à Cannes - 2012 CAB-BRN-Logements sociaux Antoine Brun à Cannes - 2012 CAB-BRN-Logements sociaux Antoine Brun à Cannes - 2012

La conception de 20 logements sociaux BBC à Cannes-la-Bocca s’est placée en marge des réponses traditionnelles pour ce type de programme. La vogue environnementale qui a porté les décideurs ces dernières années a permis de faire accepter certains dispositifs habituellement rejetés par la maîtrise d’ouvrage sociale tels que la desserte par coursives extérieures.
Si le projet a du évoluer durant les études, il a su conserver les éléments fondamentaux qui, lors du concours, ont fait sa spécificité. La desserte par coursive ouverte côté rue, remplit son rôle de prolongement de l’espace public. Elle fonctionne comme un empilement de trottoirs pour favoriser la convivialité, les échanges, la rencontre, la sociabilité dans la résidence. Le contact avec le paysage est constant avant de rentrer chez soi et la mise en scène des déplacements quotidiens des habitants se calque sur le principe de circulation : il instaure la possibilité de vivre au rythme et de voir les allées et venues des voisins. On entre comme dans des villas en bande, par un seuil qui, tel une petite passerelle, enjambe le mètre séparant les coursives suspendues du nu de la façade. Ce franchissement ponctue la mise à distance de la coursive vis-à-vis des lieux de vie et l’individualise. Le rez-de-chaussée, surélevé d’un demi niveau, apporte air et lumière au parking et   se met à distance du niveau de la rue.

Structure/Usage

Définies par la structure en dalles et refends porteurs, les alvéoles des logements se caractérisent  par une stratification de dispositifs qui ont pour fonction de gérer la porosité du logement vis-à-vis du milieu, c’est-à-dire de la température, la luminosité, le bruit, et de garantir l’intimité. Ainsi dans chaque trame de logements une première peau en persiennes vitrées orientables défini un espace de jardin d’hiver, de terrasse, d’entrée qui pourra au gré de chacun trouver sa définition propre et son usage spécifique : fermé en hiver, ouvert en été. Cette grille en trois dimensions ménage dans ses vides des appartements/fenêtres dont la trame se projette en façade; ce type de réponse est très adaptée au climat méditerranéen, car le glissement des refends et des dalles vers l’extérieur apporte ombre et fraicheur. La résille structurelle en béton qui contient ces espaces, est détachée du corps principal et l’interstice ainsi défini est rempli d’isolant qui réduit ainsi à néant tout pont thermique. La trame est obturée par deux ensembles –des volets coulissants en métal perforé et des baies coulissantes elles aussi qui vont de dalle à dalle et de voile à voile. La passerelle d’accès passée, un trumeau en béton qui rigidifie l’ensemble coursives/jardins d’hiver (calcul au séisme oblige…) induit le stockage latéral des volets, évite la vue directe dans les séjours depuis l’entrée, créé un appui à la bande servante intérieure, amène à entrer en diagonale dans le logement.

Typlogies durables

Dans ce bâtiment, nous avons cherché à installer une durabilité du SUD, et l’organisation générale du projet a fait en sorte que tous les logements puissent être traversants. Par la morphologie du système distributif, on a pu générer des typologies (du T2 au T5) qui bénéficient toutes de la double exposition EST/OUEST. Une ventilation naturelle de confort d’été peut alors être couplée au système de double-flux l’hiver. Dans les logements, une bande servante pré-équipée permet d‘intégrer l’électroménager et se poursuit dans le dégagement en dressing et rangements dans la chambre. Une négociation serrée et tendue s’est instaurée entre les architectes et la maîtrise d’ouvrage pour conserver cette prestation, qui n’a pas cours habituellement dans le logement social. Dans le logement type (T2), un bloc humide sépare la partie jour de la partie nuit et dans certains logements (T3, T4, T5), on peut circuler autour de ce noyau central qui apparait alors tel une boite dans la boite. En R+3, des duplex s’installent dans la trame scandée par les séparatifs en béton.  Ces mêmes séparatifs deviennent refends dans les logements et la lecture de leur matérialité se poursuit à l’intérieur (béton lasuré) et ré-émergent dans les loggias côté cour où deux trumeaux stabilisent à leur tour l’ensemble des loggias et ménagent des séchoirs pour dissimuler le linge.

Matérialité / Minéralité

Petit immeuble villa, il est le fruit d’une succession de couches/dispositifs pour permettre une adaptation au changement du milieu. Les filtres superposés, larges baies vitrées, persiennes orientables, créent un jeu de reflets, de transparences, qui changent au gré des orientations des lames de verre. Ce kaléidoscope à l’échelle de la façade trouble le jeu et fait en sorte que, de l’intérieur, on peut voir sans être vu des coursives et surtout de la rue: la projection de la structure dans le vide, l’effet cinétique des garde-corps fixés en nez de dalle complète la protection du regard extérieur. Les trémies qui mettent à distance les coursives accentue le phénomène de vibration et d’apport de lumière dans les jardins d’hiver et de fait dans les séjours.
Conformément à notre recherche de minéralité et de durabilité du SUD nous avons délibérément essayé d’éviter tout capotage par des vêtures dont la pérennité reste à démontrer… et nous avons mis en œuvre un principe de double voile qui intègre l’isolant extérieur : le bâtiment conserve alors son image minérale. Cette technique est très rarement mise en œuvre en France. Les parois viennent alors en contraste avec les vides vitrés ou bordés de serrurerie galva. Le pignon Nord, qui respecte le recul règlementaire, ménage un volume opaque suspendu qui lui donne un statut de véritable façade. La toiture accueille les panneaux solaires thermiques et photovoltaïques.