AMB_Communaux d’Ambilly pièces A4-A5

Modernes Propylées, deux pièces urbaines spécifiques, deux façon d’habiter ensemble, des typologies ouvertes.

Les deux parcelles fonctionnent comme des balises qui marquent les limites des Ambilly. Chacune possède sa spécificité du fait de sa géométrie et de son contexte propre. Nous avons donc imaginé deux projets qui, tels de modernes propylées, annoncent ce nouveau morceau de ville.

À l’ouest formant la porte d’entrée du projet urbain, nous proposons une composition de trois édifices à cour, dont l’échelle et la morphologie viennent en dialogue avec les bâtiments déjà présents.

À l’Est, nous installons une scénographie architecturale et urbaine qui jalonne l’accès au quartier, parle au grand paysage et entre en résonance avec les deux échelles du contexte bâti existant : immeubles hauts et nappe pavillonnaire. Deux édifices verticaux fabriquent un signal, marqueur territorial du quartier, tandis que des lanières bâties créent le lien avec les constructions basses.

Les immeubles à cour se posent délicatement sur un sol en légère pente : une place minérale accroche le projet à l’espace public et à la rue. Un bois se glisse dans les interstices entre les résidences. Les rez-de-chaussée sont poreux et on passe naturellement vers les cours. Activités et commerces sont disposés stratégiquement pour animer la plinthe urbaine et créer la vie de quartier. Au cœur des résidences les « cortile » sont les lieux de l’intériorité et de l’intimité. Les coursives desservent les logements, rythmant ainsi la vie en communauté par les déplacements quotidiens des habitants.

Côté Est, c’est un autre scénario qui se joue. Le projet se veut être le lieu d’une possible conciliation des échelles préexistantes : nappe pavillonnaire d’une part et édifices verticaux d’autre part. Des immeubles bas, linéaires génèrent une porosité Nord Sud. Le bâti alterne avec des allées plantées qui créent la connexion avec les constructions voisines. Les petits blocs contigus fabriquent par leurs volumétries une skyline spécifique et dessinent d’une certaine manière le « palimpseste architectural » des pavillons voisins. Recomposant des lanières bâties homogènes, ils n’en gardent pas moins leurs autonomies et échelles modestes. Chaque entité conserve son entrée spécifique. Deux immeubles de grande hauteur ponctuent la composition dynamique et cadrent deux places, qui vont amener la vie à ce nouveau morceau de quartier entièrement piéton. Commerces et activités complètent l’organisation générale en habitant stratégiquement les rez-de-chaussée.

Dans les immeubles à cours, l’intériorité générée par cette morphologie est un lieu partagé par tous. Dans les cœurs plantés des volumes arrimés aux coursives abritent des espaces communs à la résidence, aussi bien des studios d’appoints que des salles communes pouvant accueillir des usages diversifiés. La délimitation de ces espaces communs est produite par une stratification Verticale.

A contrario, coté Est, la stratification des espaces commun est horizontale. Nous proposons des espaces mutualisés en toiture. Les toitures des immeubles bas, intermédiaires (R+4) sont des espaces communs partagés par les logements adjacents. Un espace intérieur est accolé à chaque terrasse, on y retrouve des salles communes ou des studios d’appoints. Les deux derniers étages des tours sont également des lieux partagés à la fois intérieurs et extérieurs

Les logements sont conçus pour apporter un confort de vie et de voisinage : nous avons voulu offrir l’idée du bien vivre ensemble et séparément. La valeur ajoutée typologique se traduit par des parties communes et des circulations  généreuses et conviviales, des logements traversants ou à double orientation, des cuisines en premier jour, des cadrages des vues vers le grand paysage, des espaces extérieurs confortables. Enfin, les trames constructives autorisent une modulation facile des typologies des logements sans endommager les idées fortes du projet, ainsi qu’une transformation aisée des logements dans le temps.

Le choix d’enterrer les parkings s’explique par la forte densité attendue dans le programme. Concevoir un parking silo aurait neutralisé de la surface foncière au détriment du logement. Par ailleurs nous nous sommes posé la question sur l’opportunité de mettre en scène la voiture dans un projet urbain aussi vertueux.